Laurette de Vivie Aufroy

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Hommage à Dominique Bernard au Palais Bourbon

Durant la séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale de ce mardi, dans le contexte brûlant de la guerre Israël-Hamas, et des derniers attentats en France et en Belgique, l’heure était au recueillement et aux inquiétudes.

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun Pivet a ouvert la séance de ce mardi par une pensée pour « nos amis belges et suédois, durement frappés hier, à leur tour, par le terrorisme islamiste ». Les yeux sont rivés sur les grands écrans de l’Assemblée, sur lesquels sont figés les visages des deux professeurs, victimes de l’islamisme radical, Dominique Bernard, assassiné vendredi dernier, et Samuel Paty, trois ans auparavant. Avant le début de la séance de questions au gouvernement, la présidente a invité l’hémicycle à observer une minute de silence à leur mémoire, et à celle de « toutes les victimes du terrorisme en Europe et ailleurs ».

La séance débute de façon explosive. La présidente du groupe LFI Mathilde Panot, après avoir rendu hommage à Dominique Bernard, a sommé la Première ministre de « prendre toutes les mesures pour protéger les personnels et les élèves ». Elisabeth Borne, cinglante, a contourné la question en s’empressant de rappeler à la députée du Val-de-Marne, sous les applaudissements de la majorité, de la droite et de l’extrême-droite, les propos ambigus de son parti au sujet de l’attaque du Hamas en Israël, à l’origine de graves désaccords au sein de la Nupes : « Pour vous ce ne sont pas des actes terroristes, pour moi vous vous excluez du champ républicain ».

À gauche, l’heure est au recueillement, à l’hommage. « Dominique Bernard a aujourd’hui un visage : celui de la France », a déclaré le président du groupe socialiste Boris Vallaud, avant d’interpeller la Première ministre, comme le secrétaire national du PCF Fabien Roussel un peu plus tôt, sur les dispositifs que le gouvernement prévoit de mettre en place afin de protéger les écoles, et de permettre à ces dernières de poursuivre leurs « missions éminentes ». Elisabeth Borne a rappelé à ce sujet qu’après le drame de vendredi dernier, le dispositif Vigipirate a été rehaussé, et la sécurité autour des écoles renforcée, car « transmettre la connaissance ne peut se faire dans la peur ».

 

La loi immigration de nouveau au cœur des débats

Du côté droit de l’hémicycle, assez rapidement après les hommages, ont fusé les critiques. Le président du groupe LR Olivier Marleix a fustigé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur son projet de loi immigration, que droite comme extrême-droite jugent insuffisant. Le député a appellé le gouvernement à « reprendre le contrôle de notre politique migratoire », estimant pour cela qu’il serait nécessaire de « changer la Constitution pour permettre à la France de recouvrir sa souveraineté ». « Modifiez la Constitution si vous le souhaitez dans trois ans, mais donnez aujourd’hui les moyens aux préfets, au ministère de l’Intérieur de protéger les Français », lui a rétorqué Gérald Darmanin.

La présidente du groupe RN, Marine Le Pen, a accusé frontalement le gouvernement de se servir du drame d’Arras comme d’un tremplin pour « vendre la future loi sur l’immigration, en faisant croire que le droit actuel ne permettrait pas d’expulser le terroriste en question ». « Votre impuissance est avant tout la conséquence de votre absence de volonté réelle », a-t-elle poursuivi. Face à la présidente du groupe RN, la première ministre gronde : « Alors que la France est en deuil, que l’École est touchée, qu’un enseignant est mort ; vous vous lancez dans des polémiques politiciennes », tout en insistant sur la fermeté du gouvernement face au risque terroriste.

La question de la loi immigration inquiète de tous les côtés. Alors que les partis de droite et d’extrême-droite avaient menacé de ne pas voter pour si les articles 3 et 4, concernant la régularisation des travailleurs sans-papiers exerçant des métiers en tension, n’étaient pas retirés du projet de loi, le député du groupe Renaissance Sacha Houlié tonne : « Les travailleurs n’ont pas à payer les pots cassés pour les délinquants ».



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